mercredi 20 janvier 2010

Partir

Inspirer la rencontre comme avant un plongeon, en fermant les yeux, comme si en avalant l'air, aveugle, vous gardiez en vous la puissance de l'échange.
Cracher ses mots comme on crache sa morve. Faire sortir le texte comme on éjecte le pus. Attendre la maturation, le feu à l'intérieur, puis un grand coup dans le ventre et tout sort. En vrac, en jet mou.
"On n'écrit pas parce qu'on a quelque chose à dire, mais parce qu'on a envie de le dire"
Cioran, Ebauches de vertige

aphorisme

Osciller entre faire le vide et penser à tout

mercredi 13 janvier 2010

Correspondance

ô gente demoiselle,

Quelle drame vient suriner mon cœur
Cette missive s'accompagne de pleurs
Vous revoir m'aurait été des plus agréables
La pensée de votre absence m'est intolérable

Des nouvelles de mon exhibition
Chaleureuse était la réception
Le Nord est à venir, j'y expose en octobre
J'espère ne pas attirer l'opprobre

Votre idylle avec l'île se meut en deal
Avec des produits nocifs et volatils
Je ne saurais vous mettre en garde
Sachez chère amie que Dieu vous regarde

A London, Couronnes ou Babylone
Qu'importe si le temps floconne
Ici ou là, rassemblées par bonheur ou tracas
Nos silhouettes vogueront du même pas

Développement durable

Je déroule chaque mouvement, chaque geste, lentement, comme dans une danse ralentie. J'écris en formant chaque lettre doucement, en caressant chaque pont. Quand la douche s'arrête, les gouttes glissent une à une sur ma peau, mon visage, de mon cil à ma joue. J'en reste comme ébahie, la bouche ouverte. J'attends.
Un rendez-vous, un événement prévu en fin de journée peut m'empêcher de faire quoi que ce soit d'autre. J'applique la logique du "j'ai le temps" si bien qu'à l'heure du rendez-vous, je suis en retard parce que je n'ai plus le temps... Mais tout ça me met en condition de femme overbookée. J'aime être occupée, débordée même, donner l'impression d'avoir un emploi du temps de "business-woman".
En attendant, je suis en mode développement durable.

samedi 9 janvier 2010

Identité nationale

Prendre la parole et tout laisser filer
Comme je vomirais ma pensée sur ton dégoût
Tu arborerais un goût de moi, révoltée

Changer les louanges du temps passé
Et l'identité nationale devient fatale
A qui trouverait l'idée banale. Et arrêtez!