mardi 28 décembre 2010

C'est parce que vous avez vu ce que l'humiliation avait pu faire à vos parents, que vous pouvez reconnaître et dénoncer l'injustice quand elle se manifeste sous vos yeux. Il n'est pas normal que des personnes en dominent d'autres, que certaines personnes se sentent comme des "moins que rien" parce qu'elles n'ont pas le discours appliqué des classes dominantes et dirigeantes.
Je suis celle qui réussissait bien à l'école, celle que mes parents voulaient voir devenir avocate pour défendre les opprimés, ceux qui étaient privés de paroles comme eux. Je ne suis pas avocate, mais je comprends.
A force de répéter à certains qu'ils ne sont bons à riens, ils finissent par s'en persuader, par l'assimiler si bien qu'ils n'oseront jamais plus se mettre en avant pour défendre leurs droits. On ne les écoute plus. Ce sont les nègres de notre société. Je dis ça sans racisme et sans référence aux couleurs de peaux. Ce sont les esclaves d'aujourd'hui, les sujets psychologiques. Ceux que l'on a détruit au plus profond d'eux-mêmes.
La société doit agir pour le bien de tous, dans un esprit de bonté, de sagesse et d'intelligence. Je sais qu'il est plus facile d'enrichir les puissants, les fortunés, de les satisfaire en les avantageant puisque les autres sont de toutes façons baillonnés, inaptes au discours. Mais je ne pense pas que ce soit la bonne voie pour l'humanité.

mercredi 3 novembre 2010

Nourriture

"Nous assistons aussi, depuis une dizaine d'années, à la refondation de l'originalité de la photographie sur une exigence éthique. Il y a bien une éthique documentaire dans le recours à des formes d'images proposant un concentré d'humilité, de distance réfléchie et d'audace à privilégier une forme parée des vertus du fond.
Le document est une réponse au monde des images sur le terrain même des images, l'unique moyen peut-être de s'opposer au règne sans partage du spectacle."

Extrait de Michel Poivert, La photographie contemporaine

La beauté des mots

Un jeune couple marche sous la pluie. Le jeune homme est habillé en blanc. La jeune fille lui dit: "Le temps que tu arrives, tu vas être transparent!"

mercredi 20 janvier 2010

Partir

Inspirer la rencontre comme avant un plongeon, en fermant les yeux, comme si en avalant l'air, aveugle, vous gardiez en vous la puissance de l'échange.
Cracher ses mots comme on crache sa morve. Faire sortir le texte comme on éjecte le pus. Attendre la maturation, le feu à l'intérieur, puis un grand coup dans le ventre et tout sort. En vrac, en jet mou.
"On n'écrit pas parce qu'on a quelque chose à dire, mais parce qu'on a envie de le dire"
Cioran, Ebauches de vertige

aphorisme

Osciller entre faire le vide et penser à tout

mercredi 13 janvier 2010

Correspondance

ô gente demoiselle,

Quelle drame vient suriner mon cœur
Cette missive s'accompagne de pleurs
Vous revoir m'aurait été des plus agréables
La pensée de votre absence m'est intolérable

Des nouvelles de mon exhibition
Chaleureuse était la réception
Le Nord est à venir, j'y expose en octobre
J'espère ne pas attirer l'opprobre

Votre idylle avec l'île se meut en deal
Avec des produits nocifs et volatils
Je ne saurais vous mettre en garde
Sachez chère amie que Dieu vous regarde

A London, Couronnes ou Babylone
Qu'importe si le temps floconne
Ici ou là, rassemblées par bonheur ou tracas
Nos silhouettes vogueront du même pas

Développement durable

Je déroule chaque mouvement, chaque geste, lentement, comme dans une danse ralentie. J'écris en formant chaque lettre doucement, en caressant chaque pont. Quand la douche s'arrête, les gouttes glissent une à une sur ma peau, mon visage, de mon cil à ma joue. J'en reste comme ébahie, la bouche ouverte. J'attends.
Un rendez-vous, un événement prévu en fin de journée peut m'empêcher de faire quoi que ce soit d'autre. J'applique la logique du "j'ai le temps" si bien qu'à l'heure du rendez-vous, je suis en retard parce que je n'ai plus le temps... Mais tout ça me met en condition de femme overbookée. J'aime être occupée, débordée même, donner l'impression d'avoir un emploi du temps de "business-woman".
En attendant, je suis en mode développement durable.

samedi 9 janvier 2010

Identité nationale

Prendre la parole et tout laisser filer
Comme je vomirais ma pensée sur ton dégoût
Tu arborerais un goût de moi, révoltée

Changer les louanges du temps passé
Et l'identité nationale devient fatale
A qui trouverait l'idée banale. Et arrêtez!